Photogrammétrie aux petits objets muséaux

La photogrammétrie est une technique non invasive et non destructive de représentation d’objets. La taille de l’objet n’est pas un souci dans la mesure où il suffit de mettre en adéquation l’objet et le capteur. Les lois de l’optique géométriques viennent rapidement au secours de l’opérateur car elles lui fournissent un moyen simple de calculer le taux optimum de grandissement pour son objet. C’est cette adaptabilité qui prévaut systématiquement lorsque la photogrammétrie est envisagée pour représenter un objet en 3D.

Elle n’est pas la seule méthode, et selon l’expression des besoins formulés pour chaque spécimen, on ne se privera pas de réaliser des artéfacts par lasergrammetrie. Le couplage de données (matching) permettant d’obtenir des représentations beaucoup plus précises en termes de volumes.

La qualité de l’artéfact 3D est intrinsèquement liée au nombre de photosites du capteur, à la minimisation des déformations optiques et à l’excellente qualité de la photo réalisée.

Quatre préoccupations majeures gouvernent une séance de prise de vue. En premier lieu, la sécurité des objets muséaux doit toujours être maximale. La taille de l’objet est ensuite à considérer. On cherchera souvent à ce que ce dernier soit entièrement contenu dans le viseur. Viennent ensuite, si besoin, quelques clichés pour le zénith et le nadir. Les dimensions de l’objet vont très souvent imposer, d’une part, une distance lentille frontale–objet minimale et, d’autre part, un tirage optique fortement augmenté. Afin de réaliser le meilleur artefact 3D, un minimum de recouvrement de 75 % est obligatoire. La prise en compte de ces contraintes m'amena a concevoir, en collaboration avec Thiéry Guillou responsable de l’atelier mécanique du laboratoire, divers supports d’objets facilitant la séance de prise de vues.

L’intégralité des calculs a été confiée au logiciel Photoscan d’Agisoft. C’est l'un des plus utilisé dans la communauté. L’artéfact 3D de l’objet se construit par la méthode de la corrélation dense. L’explication fine de cette méthode sort très largement du cadre de cet article et le lecteur intéressé sera bien avisé de se référer au livre de Raphaele Heno et Laure Chandelier "Numérisation 3D de bâtiments" aux éditions Iste.